Petite ou grande dépendance ?
Je fais la distinction entre les petites dépendances et les grandes dépendances :
Les grandes dépendances :
Il s'agit d'une maladie. La dépendance à une substance ou à une pratique (ex. : achats compulsifs, les écrans, le sexe ...) a pris le contrôle sur vous d'une manière dont vous n'êtes pas capable de vous en sortir par vos propres moyens. Il s'agit d'une atteinte à la santé. Pour vous soigner ou tenter de le faire, vous avez impérativement besoin d'un encadrement médical. Un simple travail émotionnel n'est pas suffisant. Vous devez être suivi par des médecins spécialisés dans le type d'addiction qui vous concerne. Parfois, un traitement médicamenteux ou d'autres mesures sont nécessaires.
Les petites dépendances :
Il s'agit de toutes ces petites addictions qui n'ont pas encore d'impact trop important dans notre vie. Oui, je prends du poids parce que je consomme trop de sucre. J'ai peut-être d'autres problèmes de santé en lien avec ce sucre, mais si je fais de grands efforts, j'arrive à prendre le contrôle sur la petite addiction. Parfois, je rechute et je recommence. Mais je n'ai pas nécessairement besoin d'un médecin pour freiner ou stopper ma consommation ou la pratique de cette activité.
Il ne s'agit pas encore d'une maladie, mais d'une compensation émotionnelle. Cela est directement lié à mon état émotionnel ou à une habitude acquise. En faisant un travail émotionnel, je serai plus à même de contrôler la petite addiction.
Mes conseils :
Faire le point sur ma situation : est-ce que j'ai un problème avec une substance ou une activité ? Reconnaître le problème est le premier pas en direction d'une amélioration. Questionner mes proches, qu'en pensent-ils ?
Petite ou grande dépendance ? Ai-je des difficultés à dire non à la consommation de quelque chose ? Cette pratique ou cette substance a-t-elle des conséquences sur ma santé, mes états d'être et ma vie en général (prise de poids, maladies liées, modification du comportement…) ? Ai-je déjà essayé de diminuer ou d'arrêter ma consommation ou ma pratique ?
Si je soupçonne une grande addiction, j'en parle dès que possible à mon médecin qui m'aiguillera sur la suite de la prise en charge du problème.
Si j'estime qu'il s'agit d'un problème que je peux tenter de freiner ou d'arrêter par mes propres moyens, je peux déjà commencer par faire un travail émotionnel.
Selon le type de petite addiction, je vous déconseille d'arrêter du jour au lendemain. Vous avez de forts risques de replonger et de reprendre vos anciennes habitudes. Parfois de manière plus forte qu'avant, car vous avez mis votre corps ou votre être en état de manque. Alors, je vous conseille de diminuer petit à petit la consommation ou la pratique.
S'il s'agit de la consommation ou de la pratique de quelque chose qui fait partie de nos quotidiens comme le sucre ou les écrans, je vous conseille de déterminer des jours ou des situations durant lesquels vous vous autorisez à consommer ou à pratiquer de manière raisonnable. Personnellement, j'ai tendance à consommer trop de sucre. J'ai un enfant et je n'ai pas envie de le priver de dessert ou de sucrerie. Mais je n'ai pas non plus envie que cet enfant développe, comme moi, un besoin de compenser avec le sucre. Alors, en accord avec lui, nous avons déterminé quels jours et à quel moment de la journée, on peut s'autoriser le sucre raffiné (ne concerne pas les fruits):
Les lundis, mardis, jeudis et vendredis : le sucre raffiné peut être consommé uniquement aux goûtés de fin d'après-midi (je laisse quand même mon enfant prendre une petite collation sucrée à la récréation). Mais pas de dessert après les repas afin de ne pas induire cette habitude de terminer les repas par du sucre.
Les mercredis, samedis et dimanches : pas de règle stricte. On se fait plaisir. On prend un dessert si on en a envie et plus encore.
Personnellement, je ne bois pas d'alcool. Je n'aime simplement pas le goût. Mais si vous estimez avoir une petite dépendance à l'alcool, mais que cela n'est pas encore au point de la maladie, je pense que ma technique devrait vous permettre de freiner votre consommation tout en vous permettant de vous faire plaisir : Boire un verre ou deux uniquement un jour de la semaine ou uniquement lors des événements festifs, mais pas en dehors.
Si vous constatez que vous n'arrivez pas à respecter les restrictions que vous vous êtes posées, il est peut-être nécessaire de vous demander si votre besoin de consommer ou de pratiquer n'a pas déjà atteint le stade de la grande dépendance. Auquel cas, consulter un médecin est impératif.